La dengue progresse très vite au Burkina Faso, alors qu’elle a longtemps été négligée au profit du paludisme. L’urbanisation accélérée de la capitale, Ouagadougou, favorise l’augmentation de quartiers densément peuplés, mal pourvus en eau et en gestion des déchets. Ces conditions créent de nombreux points d’eau stagnante où prolifère Aedes aegypti, le moustique qui transmet le virus responsable de la dengue. Or, des études récentes ont montré que certaines populations de ce moustique sont génétiquement constituées d’un mélange de deux sous-espèces : l’une généraliste (Aaf) et l’autre ayant développé une forte préférence pour les humains (Aaa). La sous-espèce Aaa est adaptée à l’environnement urbain où elle est capable de diffuser plus efficacement les virus. Ce projet de thèse cherche à comprendre comment l’adaptation urbaine du moustique Ae. aegypti contribue à la hausse des cas de dengue au Burkina Faso. Concrètement, ce projet va consister à : 1) collecter, pendant deux ans, des spécimens d’Ae. aegypti dans différents lieux – urbains, périurbains et ruraux – pour mesurer la proportion de métissage génétique entre les deux sous-espèces ; 2) étudier en laboratoire leur aptitude à s’infecter et à transmettre le virus, et leur préférence pour l’odeur humaine. Les résultats conduiront à mettre au point des indicateurs génétiques et mieux cibler les actions de lutte contre la dengue. À terme, les approches et résultats de ce travail serviront non seulement au Burkina Faso, mais aussi à d’autres régions d’Afrique confrontées à des problèmes similaires, contribuant à limiter la propagation de la dengue et ses effets sur la santé publique.
Contexte de travail
Le/la doctorant·e sera accueilli·e au sein de l’UMR2000 « Génomique évolutive, modélisation et santé » (Institut Pasteur–CNRS, Paris), dans l’équipe « Interactions Virus-Insectes » dirigée par le Dr. Louis Lambrechts. La thèse sera inscrite à l’École doctorale « Complexité du Vivant » (ED515) de Sorbonne Université, offrant un environnement pluridisciplinaire et un large programme de formation. Le projet s’appuie sur un partenariat étroit avec l’équipe « Arthropodes Vecteurs et Maladies à Transmission Vectorielle » (Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou) du Pr. Athanase Badolo pour les volets terrain, ainsi qu’avec le Dr. Noah Rose (University of California, San Diego) pour l’expertise en génomique des populations et en écologie comportementale. Grâce au co-encadrement du Pr. Athanase Badolo, la thèse bénéficiera d’une coordination fluide entre les travaux de terrain et de laboratoire, et le/la doctorant·e sera pleinement intégré·e à un réseau actif de recherche sur l’émergence des arbovirus en Afrique.
Contraintes et risques
Le poste implique des séjours sur le terrain au Burkina Faso, et des manipulations en laboratoire de biosécurité niveau 3.
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