Une augmentation de la température moyenne mondiale d'au moins 2, 0°C au-dessus des niveaux préindustriels est désormais inévitable, et des taux de réchauffement bien plus élevés sont probables. Ce niveau de changement climatique sera sans précédent dans l'histoire de la civilisation humaine, et il menace la stabilité, la prospérité et l'autonomie de millions de personnes vivant dans les îles du Pacifique.
Malgré des décennies de reconnaissance dans les sciences et politiques climatiques selon lesquelles l'adaptation est une tâche urgente et critique pour les petites îles, les progrès ont été lents et sporadiques. L'adaptation est le processus d'évitement ou de réduction des risques liés à un climat changeant. Il n'y a plus de temps à perdre en échecs politiques sur l'adaptation, car il est bien compris que l'adaptation est la plus efficace et la plus efficiente lorsqu'elle est commencée tôt, et qu'elle est susceptible d'échouer lorsqu'elle est retardée. Pourtant, les connaissances sur l'adaptation dans les petites îles sont une collection morcelée de pronostics non empiriques et d'études de cas ponctuelles aléatoires. Il existe donc peu de preuves solides pour orienter les pratiques et politiques d'adaptation.
Un besoin crucial est celui de systèmes qui surveillent les changements dans les systèmes socio-écologiques qui influent sur le bien-être des personnes. Il n'existe pas de tels systèmes dans la région, y compris aucune surveillance des changements dans les espèces clés de plantes et d'animaux, des populations humaines, des ressources en eau, de la production alimentaire et des prix, ou des littoraux, bien que tous ces éléments soient des moteurs critiques du bien-être humain sensibles aux changements climatiques.
La surveillance des changements dans les systèmes socio-écologiques est essentielle pour des politiques d'adaptation basées sur des preuves, qui seront plus efficaces, efficaces et opportunes si elles reposent sur la connaissance de l'endroit et de la manière dont les impacts se manifestent, et comment les personnes y répondent. La surveillance des changements locaux contribue également à améliorer les sciences des impacts climatiques en fournissant des preuves qui peuvent être calibrées avec les observations instrumentales des changements climatiques et météorologiques.
Par conséquent, ce projet développera et testera des systèmes réalisables de surveillance des changements dans les systèmes socio-écologiques dans le Pacifique Sud. Il le fera à travers deux projets de doctorat qui impliqueront les populations locales et les organisations dans deux contextes différents dans le Pacifique Sud pour :
a) identifier des indicateurs pertinents de changements dans les systèmes socio-écologiques qui sont liés aux environnements locaux des personnes et à leur vie quotidienne (phase 1)
b) tester des systèmes pour la collecte régulière et la communication de données montrant les tendances dans les systèmes socio-écologiques (phase 2), et
c) proposer une stratégie de surveillance des changements dans les systèmes socio-écologiques à travers le Pacifique Sud (phase 3)
Sélection du site :
Les environnements et les peuples du Pacifique Sud sont divers, allant des îles continentales élevées aux atolls de faible altitude, comprenant plus de 20% des groupes linguistiques du monde, et des moyens de subsistance allant des professionnels urbains à ceux des producteurs de subsistance. Un système régional efficace de surveillance des changements dans les systèmes socio-écologiques doit donc être éclairé par des informations provenant de divers lieux.
Contexte de travail
Le Programme de Projets de Recherche de Troisième Cycle CNRS-UoM offre une opportunité unique pour un programme de doctorat conjoint entre l'Université de Montpellier (école doctorale GAIA Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau) et l'Université de Melbourne (Géographie, Sciences de la Terre et de l'Atmosphère, Faculté des Sciences).
Lieu :
Les doctorants vivront dans trois endroits différents :
- Au moins un an à l'Université de Melbourne, Parkville, Géographie, Sciences de la Terre et de l'Atmosphère, Faculté des Sciences, Australie
- Au moins un an au CNRS, UMR 5175 Centre d'Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE) à Montpellier, France
- Au moins un an dans un pays insulaire du Pacifique pour réaliser des travaux sur le terrain.
Dates :
Les doctorants devraient commencer leur contrat entre octobre et décembre 2024.
Encadrement :
Les trois responsables ont un intérêt commun pour les implications des changements dans les systèmes socio-écologiques sur le bien-être humain.
- Sophie Caillon est un leader mondial sur les valeurs bioculturelles de l'agrobiodiversité (c'est-à-dire les motivations à cultiver une grande diversité d'espèces et de variétés de cultures) et le bien-être dans un contexte de changement climatique, en particulier l'augmentation de la force des cyclones. Elle possède une expérience appronfondie de la recherche au Vanuatu depuis 2000.
- Jon Barnett a 25 ans d'expérience dans la conduite et la supervision de recherches sur l'adaptation au changement climatique dans le Pacifique Sud, en particulier en ce qui concerne les impacts sur l'alimentation, les ressources en eau et les changements de population dans les pays atoll.
- Sergio Jarillo a une expérience inégalée dans les méthodes de recherche ethnographique et l'adaptation au changement climatique en Océanie.
Le projet réunit donc la combinaison de l'expertise théorique, méthodologique et géographique nécessaire pour développer et tester des systèmes réalisables de surveillance des changements dans les systèmes socio-écologiques dans le Pacifique Sud.
Contraintes et risques
Dans chaque pays, les doctorants travailleront dans un site rural et un site urbain pour développer et tester des indicateurs de changement socio-écologique. Ceux-ci seront sélectionnés pour capturer différents systèmes de subsistance selon leurs réseaux. Dans chaque site, les enquêteurs travailleront avec les populations et les autorités locales pour développer et tester des indicateurs de changement socio-écologique pertinents pour le bien-être des populations. L'objectif du projet est d'obtenir de nouvelles connaissances pertinentes pour la région sur les indicateurs en comparant entre deux environnements ruraux différents ; deux environnements urbains différents ; et des environnements ruraux et urbains dans deux pays du Pacifique Sud.
Personnel :
Comprendre les indicateurs de changement pertinents pour les populations locales nécessite une connaissance émique développée par des personnes familières avec les savoirs, pratiques et langues locales.
Exigence :
Les candidates et candidats doivent avoir un diplôme de Master en Sciences Sociales et Humaines (Ethnoécologie, Géographie, Anthropologie). Les candidates et candidats devront envoyer un CV et un exemple de travaux écrits (c'est-à-dire un mémoire de Master) pour leur sélection à un entretien oral. Si sélectionnés, les candidats seront invités à présenter leur expérience et leur conception du projet à travers un projet de doctorat. Les présentations orales devraient avoir lieu entre le 21 et le 24 mai 2024.
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