Contexte du recrutement et définition de poste :
Contexte
L’Yères est un petit fleuve côtier normand qui se jette dans la mer au niveau de la commune de Criel-sur-Mer (Seine-Maritime) et dont l’embouchure est fortement anthropisée par la présence d’une digue-route. Cet aménagement fait que la basse vallée est déconnectée du milieu marin. Les zones humides situées à l’arrière de la digue-route ne sont que peu accessibles à l’eau de mer. Le rétablissement de la continuité mer - estuaire est à l’étude. La réouverture de l’estuaire de l’Yères à l’action directe de la marée devrait permettre de recréer une succession longitudinale et latérale d’habitats typiques d’un petit estuaire. On pose également l’hypothèse que la meilleure possibilité de restaurer les fonctions écologiques portées par le compartiment sol serait de ramener un régime de perturbation et de contraintes lié aux variations de niveau d’eau en cohérence avec le régime hydrologique des marées.
Pour mener à bien cette étude de faisabilité, il est indispensable de disposer d’un état initial le plus complet possible de l’embouchure de l’Yères avant le début des travaux. C’est pourquoi, dans le cadre du programme Eau et Climat, l’AESN et l’OFB financent la réalisation d’un état zéro de l’estuaire de l’Yères avant ouverture de la digue-route. Cet état zéro consiste notamment 1) à décrire la végétation en place dans l’ensemble du marais situé derrière la digue route de Criel-sur-Mer, 2) à décrire les profils de sols de ces marais, 3) évaluer les stocks de Carbone des sols et 4) estimer les fonctions de minéralisation et de dénitrification de ces sols. Ce projet a débuté en 2024, s’est poursuivi en 2025 avec la réalisation des points 1) et 2) et sera finalisé en 2026 par la réalisation des points 3) et 4).
Objectif
Mieux comprendre le fonctionnement des sols en lien avec le cycle de l’azote et du carbone sur l’embouchure de l’Yères avant travaux de restauration.
Missions
Le (la) stagiaire sera en charge d’estimer la respiration potentielle du sol par la méthode des incubations en conditions contrôlées (Hart et al., 1994). Pour valider l’ordre de grandeur des résultats obtenus en laboratoire, des mesures de respiration du sol in situ seront réalisées à l’aide d’un analyseur de gaz infra-rouge portable (marque PP-system, modèle EGM 5).
Pour la fonction d’épuration de l’azote, il s’agira de mesurer sur les échantillons prélevés les paramètres suivants :
− la minéralisation potentielle de l’azote N en conditions aérobies au laboratoire par la méthode des incubations en conditions contrôlées (Hart et al., 1994) ;
− la minéralisation potentielle de l’azote N en conditions anaérobies (Anderson et Ingram, 1993) permettant de mesurer la capacité de production en ammonium ;
− la dénitrification potentielle par la méthode dite « Denitrifying Enzyme Activity » (DEA) utilisant l'inhibition par l'acétylène de la N20 réductase (Smith & Tiedje, 1979) au cours d’incubation d’échantillons de sol collectés sur le terrain (Groffman et al., 1999 et 2006). La mesure de la capacité de rétention en eau maximale sera nécessaire au préalable.
Ces mesures potentielles seront réalisées sur les horizons superficiels du sol (0-10 cm). Une première campagne de mesures a été réalisée à l’automne 2025. La seconde campagne de mesures sera effectuée au cours du stage courant sortie hiver 2026. Un travail de préparation des 60 échantillons récoltés sera nécessaire (tamisage). Ces campagnes de terrain nécessiteront également la mesure au moment du prélèvement in situ des paramètres suivants :
− les teneurs en N minéral du sol (nitrates et ammonium par dosages colorimétriques et extraction au K2SO4) ;
− les teneurs en Carbone Organique Dissous (COD) dans l’extrait K2SO4 ayant servi à doser nitrates et ammonium ;
− la mesure de la biomasse microbienne, principale actrice du processus de minéralisation, par la méthode normalisée de fumigation-incubation (Jenkinson & Powlson, 1976).
L’ensemble de ces analyses sera réalisé sur la plateforme PRESEN de l’université de Rouen à l’exception des mesures de DEA qui devront être réalisées sur la Plateforme d'Analyse Chimique en Écologie de la SFR 119 Environnement Biodiversité, au Centre d'Écologie Fonctionnelle et Évolutive du CNRS à Montpellier. Un autre stage de Master se déroulera en parallèle pour finaliser la cartographie des sols, évaluer les stocks de COS et caractériser la qualité de ces stocks de COS. Les 2 stagiaires seront donc amenés à travailler ensemble notamment lors des phases de terrain et de laboratoire.
Données
1. ~60 échantillons de sol frais prélevés sur les horizons superficiels (0-10 cm de profondeur)
Modalités d’accueil
2. Indemnité : ~600 €/mois selon les modalités en vigueur au 1er janvier 2026 (4,35 € de l’heure)
3. Structure d’accueil : Laboratoire ECODIV USC 1499 INRAE, Université de Rouen, UFR Sciences et Techniques, Bâtiment n°44, Place Émile Blondel à Mont-Saint-Aignan
4. Durée : 6 mois, du 5 janvier au 26 juin 2026 (date de début de stage à discuter selon contraintes académiques).
Modalités de candidature
La sélection des candidats sera suivie d’un entretien organisé en présentiel.
Profil recherché :
Profil recherché
5. Étudiant H/F en Master 1ère ou 2ème année en Écologie ou Science du sol
6. Bonne aptitude au travail de laboratoire
7. Esprit pratique, autonomie, intérêt pour la recherche appliquée
8. Bonne capacité rédactionnelle
9. Connaissances appréciées en pédologie, en traitements statistiques (utilisation de R) et en cartographie (utilisation de QGis)
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