H/f cdd doctorant géosciences de l'environnement

Informations générales

Intitulé de l'offre : H/F CDD Doctorant GéoSciences de l'Environnement
Référence : UMR7330-NOEGAR-064
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : AIX EN PROVENCE
Date de publication : vendredi 23 mai 2025
Type de contrat : CDD Doctorant
Durée du contrat : 36 mois
Date de début de la thèse : 1 octobre 2025
Quotité de travail : Complet
Rémunération : La rémunération est d'un minimum de 2200,00 € mensuel
Section(s) CN : 01 - Interactions, particules, noyaux du laboratoire au cosmos

Description du sujet de thèse

Approches rétrospectives de l’aléa hydro-gravitaire dans les Alpes du Sud

oActivités principales
Les activités principales de la personne sous contrat seront les suivantes :
1/Caractériser et quantifier l’occurrence de l’ensemble des dépôts hydro-gravitaires (crues torrentielles, coulées de débris, avalanches humides) : cela comprendra de réaliser des analyses sédimentologiques et géochimiques, d’effectuer des comptages des dépôts sous microscope numérique de lames minces et éventuellement de réaliser des lames minces au laboratoire).
2/Identifier les mécanismes d’activation et les effets seuils de déclenchements par l’analyse comparée en distinguant les temporalités des forçages (décennale, centennale, millénaire) pour différentes périodes de l’Holocène (déglaciation, optimum forestier, destabilisation anthropique,…) à partir de l’ensemble des analyses multiproxies (. bio-indicateurs (diatomées, ostracodes, pollens) étudiées sur la même séquence dans le cadre du projet RETRO-HYDRO (en cours et en lien avec le projet de thèse).
3/Reconstituer une chronique de l’occurrence et de l’intensité de l’aléa hydro-gravitaires dans les Alpes du Sud à partir d’analyses statistiques des séries temporelles et associer une réflexion sur les possibilités d’intégrer ces résultats dans une approche de gestion des risques en zone de montagne.



oCompétences attendues :
Connaissances
Avoir obtenu un Master de Géographie Physique et/ou Géosciences, avec des connaissances fortes en géomorphologie, paléoenvironnements, interactions homme-milieux et archéologie.

Compétences opérationnelles
Posséder une formation sur les outils de la géographie (SIG, télédétection, statistiques, techniques de laboratoires et mesures sur le terrain), maîtriser des techniques d’analyses en sédimentologie, de microscopie, d’observation des dépôts à l’échelle micrométriques et de reconnaissance des bio-indicateurs.
Avoir une expérience (plusieurs mois) de travail sur des archives sédimentaires (échantillonnage, observation, réalisation de lames minces), être formée au travail en laboratoire et sur le terrain avec la maîtrise des techniques usuelles de prélèvement d’échantillons sédimentaires/sols.
Savoir produire des cartes géomorphologiques
Maîtrise de l’anglais écrit et oral

Contexte de travail

Sous l’action de forçages hydro-climatiques et de caractéristiques géologiques favorables, les géosystèmes de montagne sont susceptibles d’enregistrer d’importants transferts sédimentaires amont-aval sur des temporalités courtes et peuvent être à l’origine d’importants dommages humains et économiques (CRED, 2015). Les exemples sont nombreux à l’échelle des Alpes françaises du Sud (. crues torrentielles de la Vésubie en 2020 ; glissement de terrain de la Vallée du Guil en 2014). La récurrence et l’intensité des phénomènes hydro-gravitaires sont modulées par des facteurs locaux très spécifiques (climat régional, topographie, taille des bassins versants, usage des sols) et pourraient être amplifiées par le phénomène de précipitation extrême (Giorgi et al., 2016) avec des conséquences importantes sur les processus érosifs des vallées de montagnes. Si les suivis instrumentaux in situ permettent une caractérisation détaillée des dynamiques hydro-gravitaires à l’échelle des bassins versants, ils ne couvrent qu’un nombre réduit de sites et une temporalité courte.
Les sédiments lacustres de montagne représentent de précieux enregistrements d’événements hydro-gravitaires passés (Glur et al., 2013 ; Brisset et al. 2017 ; Wilhelm et al., 2022b). Ces séquences peuvent couvrir plusieurs millénaires, sous forme de dépôts « instantanés » (intercalés dans la sédimentation continue) aux caractéristiques très spécifiques (échelle micrométrique, matériaux détritiques terrigènes), et mobilisés lors de précipitations intenses depuis le bassin versant jusqu’au au fond du lac. Ce type de séquences sédimentaires permet également l’analyse d’autres proxies (pollens, bio-indicateurs lacustres, index d’altération des sols…) qui documentent le contexte environnemental régional, comme les interactions étroites entre la végétation de montagne, les usages agro-pastoraux, l’érosion, et l’impact sur les hydrosystèmes, y compris en termes de trajectoires écologiques (Cartier et al., 2018; Bajard et al., 2020 ; Giguet-Covex et al., 2023).
Les archives sédimentaires lacustres collectées à l’amont et l’aval des bassins versants enregistrent des événements hydro-gravitaires extrêmes dans leurs dépôts et rendent possible la reconstitution des trajectoires de ces événements (en termes de fréquence et d’intensité) en parallèle de l’évolution des paléoenvironnements (végétations, sols, anthropisation) sur des fenêtres temporelles qui vont au-delà de la période instrumentale (pluri-millénaire). L’objectif de ce projet de thèse est de reconstituer (en haute résolution temporelle) la trajectoire passée de l’aléa hydro-gravitaire en prenant appui sur la séquence sédimentaire prélevée au Lac du Lauzet de la basse Vallée de l’Ubaye (septembre 2021, 890 m qui présente un enregistrement continu depuis 14000 ans (validé par des analyses préliminaires de datations radiocarbone).
La robustesse de ces reconstitutions repose cependant sur une utilisation stratégique d’un corpus de méthodes d’analyses requérant des expertises disciplinaires variées. En effet les dépôts hydro-sédimentaires (dits instantanés) et/ou laminés présentent des épaisseurs pluri-centimétrique à micrométrique. Pour caractériser l’intégralité de la séquence de dépôts à l’échelle de l’événement, de la saison et/ou et de l’année il est crucial de résoudre ce jeu d’échelles d’observation. C’est ce type d’approche qui permettra d’accéder à une quantification fiable de l’évolution de ces phénomènes sur le temps long. D’autre part si l’étude de la fraction détritique du sédiment peut être abordée par des analyses de géochimie et de sédimentologie, les conditions environnementales de dépôts nécessitent des compétences d’analyses en paléoécologie (eg. certains restes d’algues lacustres peuvent renseigner sur la temporalité des dépôts lacustres puisque leur présence répétée sera la marque d’une modalité de dépôt annuel). De plus, les analyses polliniques permettront de retracer en détail les dynamiques de paysages dans l’ensemble du bassin versant. L’obtention d’un cadre chronologique précis et bien contraint pour les chroniques millénaires et/ou centennales de l’activité érosive sera également un préalable indispensable à la comparaison fine de nos données (de crues, de changements de paysages/d’usage des terres) à d’autres archives de paléo-inondations comme lé séquence de référence du lac d’Allos