Le contexte international, marqué par une polarisation croissante du débat public et par des violations de plus en plus nombreuses et ouvertement assumées au droit international, est vécu différemment par la jeunesse de par le monde. Si certains détournent le regard des questions politiques, préférant se consacrer à leur entrée sur le marché du travail, à leurs études ou à leur vie sentimentale, d’autres choisissent de s’engager pour dénoncer et combattre ce qu’ils perçoivent comme des injustices. C’est le cas notamment des militant·es pour les droits des communautés autochtones et/ou colonisées, pour la cause LGBTQI+ ou encore pour la justice climatique. Les propriétés ethniques, religieuses ou de genre des personnes qui se mobilisent peuvent alors être (re)politisées, devenant des éléments à part entière de la lutte et faisant des groupes militants des espaces de revendication politique autant que des espaces de socialisation spécifique, au sein desquels une partie de la jeunesse cherche à faire autrement communauté.
L’objectif de la recherche doctorale sera de prendre pour objet des mouvements pour la justice (sociale, internationale, climatique, etc.) ayant pour caractéristique d’être – au moins en partie – fondés sur l’appartenance nationale, ethnique, religieuse et/ou de genre de leurs membres et de compter une proportion significative de jeunes (moins de 30 ans). Elle s’appuiera sur une comparaison entre un cas d’étude étasunien et un cas d’étude français. Ces cas seront choisis en raison de leur caractère minoritaire et « contre-intuitif » (ex. : engagement de jeunes juifs pour la cause palestinienne ; engagement de jeunes catholiques pour les droits des femmes, etc.), et marquées par des injonctions contradictoires, entre une socialisation conservatrice et la défense d’un vivre-ensemble et de biens communs (égalité homme-femme, remise en question des frontières, partage des ressources naturelles, etc.). Le ou la doctorante réalisera une mission de plusieurs mois au Etats-Unis et une autre mission de plusieurs mois en France, destinées à collecter des entretiens biographiques approfondis et à mener des observations participantes dans les collectifs mobilisés. Ce travail ethnographique sera complété par l’analyse de sources écrites, issues des réseaux sociaux et des médias.
Le ou la doctorante sera amené·e à présenter les avancées de son travail lors de séminaires de recherche, d’événements scientifiques et sera encouragé·e à soumettre des articles développant des aspects spécifiques de son travail.
Nous recherchons un ou une candidat titulaire d’un diplôme de Master (ou équivalent) en sociologie, science politique, anthropologie, ou autre discipline des sciences humaines et sociales.
La personne recrutée devra maîtriser l’enquête de terrain (réalisation d’entretiens, observations, etc.) et être en mesure de la pratiquer en français et en anglais.
De bonnes compétences d’analyse et rédactionnelles sont requises, ainsi qu’une excellente connaissance de la littérature scientifique sur les objets étudiés.
Contexte de travail
Affectée au CENS (UMR 6025), unité mixte de recherche placée sous la double tutelle de l’Université de Nantes et du CNRS, la personne recrutée effectuera sa recherche doctorale sous la codirection de Sophie Orange (Professeur des universités en sociologie, IUF 2018-2023) et de Karine Lamarche (CR CNRS). Le CENS est situé au sein d’un campus de l’Université de Nantes.
Contraintes et risques
La personne recrutée sera amenée à réaliser une partie de son enquête de terrain aux États-Unis.
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