L’analyse bioacoustique pour caractériser le paysage sonore naturel...

Contexte du recrutement et définition de poste :

Proposition de stage de Master 2
02 février - 31 juillet 2026

Contexte :
Dans un contexte de changement global, le concept « One Health » permet de considérer les interactions complexes entre la santé des individus et la santé des écosystèmes dans une approche intégrée. Le projet Mental’Eau s’est développé autour de ce concept et cherche à mieux comprendre les interrelations entre la santé des écosystèmes aquatiques et le bien-être humain. Bien que beaucoup d’études montrent un effet bénéfique de
l’expérience de la nature pour le bien-être humain (concept de biophilie, théorie de la restauration de l’attention et de réduction du stress, services écosystémiques, …), peu d’études ont intégré la santé de l’écosystème lui-même dans cette relation, particulièrement en ce qui concerne les études traitant du bien-être mental. L’objectif du projet Mental’Eau est d’apporter des éléments pour comprendre la relation entre l’état de santé des écosystèmes
aquatiques et le bien-être humain perçus par les individus visitant ces milieux, et si cette potentielle relation est perçue ou non par les individus.
Sur un panel d’une trentaine de sites sélectionnés sur le bassin versant Rhin-Meuse, une double approche a été élaborée pour répondre aux objectifs du projet Mental’Eau : d’une part évaluer un état de santé des écosystèmes
aquatiques par un protocole original, développé en intégrant une caractérisation multi paramétriques et multiscalaire. D’autre part en construisant un protocole d’enquêtes menées sur le terrain pour mesurer les
bénéfices perçus par les usagers qui fréquentent ces sites et caractériser leurs motivations, ainsi que leur perception de la qualité du milieu.
L’évaluation écologique a été complétée par une mesure de biodiversité basés sur une approche de bioacoustique, qui a permis d’apporter des éléments chiffrés sur le compartiment aviaire en tant qu’intégrateur de la structuration
écologique.
Le travail proposé dans le cadre de ce stage devra permettre d’explorer plus complètement les possibilités qu’offre cette approche bioacoustique pour affiner le diagnostic par l’utilisation de métriques originales potentiellement en
lien avec les paramètres socio-cognitifs mesurés d’après les enquêtes auprès des usagers.

Déroulement du stage :
1. Une synthèse bibliographique sera menée afin de préciser l’état de l’art de l’utilisation d’approches bioacoustiques dans la caractérisation des paysages sonores et des inventaires de biodiversité. Un focus sera spécifiquement orienté vers l’intérêt de cette approche dans l’acquisition d’information susceptibles d’améliorer la pertinence des analyses menées dans le projet Mental’Eau.
2. Le/la stagiaire analysera les enregistrements sonores collectés sur une trentaine de sites du bassin versant de la Moselle. Le paysage sonore de chaque site a été enregistré en continu pendant 72 heures au printemps 2025. Les enregistrements ont déjà été exploités pour établir un inventaire avifaunistique sur chaque site, utilisé dans le calcul d’un score de santé des écosystèmes aquatiques. À partir des mêmes enregistrements, l’objectif sera de caractériser le paysage sonore de chaque écosystème, en
distinguant les sons d’origine anthropique des sons naturels (biophonie et géophonie). Pour ce faire, différents indices acoustiques pourront être mobilisés, notamment :

1. Pourcentage du temps dominé par l’anthropophonie
2. Intensité sonore moyenne (dB) pour chaque catégorie (anthropique, biologique, géophonie)
3. Indices acoustiques standardisés : ACI, ADI, NDSI
L’analyse des enregistrements sera réalisée en utilisant, ou le cas échéant en adaptant, des packages R dédiés, tels que Seewave et Soundecology.
Les indices obtenus seront ensuite utilisés dans la recherche de liens entre les scores de santé des écosystèmes et les indices de bien-être des usagers fréquentant ces milieux.

Profil recherché :

Compétences attendues :
• Formation en écologie, intérêt marqué pour l’acoustique environnementale
• Rigueur, autonomie, sens de l’organisation
• Bon relationnel et capacité de travail en équipe
• Une connaissance du langage R et d’un logiciel tel que R Studio ainsi que des analyses
statistiques utilisées en écologie sera un avantage
• Bon niveau d’anglais (bibliographie internationale)


Lieu du stage :
Laboratoire Interdisciplinaire des Environnements Continentaux LIEC, UMR 7360 CNRS
Boulevard des Aiguillettes - BP 70239
57506 Vandœuvre-lès-Nancy, France

Stage conventionné de 6 mois avec gratification légale