L’expérience alimentaire associée au tourisme rural constitue un espace d’expression de nombreuses pratiques et représentations collectives. Elle donne lieu à l’émergence de nouvelles formes d’accueil, en marge d’un tourisme « institutionnalisé ». C’est notamment le cas de l’agritourisme, défini comme l’ensemble des activités touristiques exercées au sein d’exploitations agricoles, et souvent présenté comme un levier de diversification aux effets économiques, sociaux et culturels multiples (Bessière et Annes, 2018). Dans la continuité des projets de recherche TOURALIM 1 et 2 (2018-2025) coordonnés par Jacinthe Bessière et Alexis Annes au sein des laboratoires CERTOP et LISST, de l’Université de Toulouse Jean Jaures, et qui décryptent les changements de représentations et de pratiques issus de la rencontre entre populations agricoles et touristiques sur les exploitations agricoles, nous chercherons dans ce projet de thèse à approfondir en quoi ces échanges peuvent-ils renforcer les liens entre alimentation, agriculture et territoire.
Ainsi, le projet de thèse vise à analyser comment et sous quelles conditions les formes d’accueil à la ferme peuvent-elles participer à la transition agri-alimentaire. Sans s’y limiter, le projet de thèse s’intéressera particulièrement au « wwoofing » comme forme d’accueil à la ferme. Sans visée spécifiquement touristique, le wwoofing répond à diverses attentes sociétales (soutien aux agriculteurs, apprentissage, voyage éthique (Fort, 2023) et définit un processus de co-participation (Chabot, 2019) sur l’exploitation. Il est analysé comme un enrichissement mutuel entre hôtes et wwoofeurs autour d’idéaux de transition agri-alimentaire, offrant une formation aux pratiques paysannes et un apprentissage des modes de vie (Lelièvre, 2023 ; Fort, 2023). Ces modes d’accueil en général, et le « wwoofing » en particulier, seront observés comme leviers de diversification des activités agricoles et comme potentielles réponses à un développement touristique plus durable. La recherche vise à explorer les transformations inhérentes aux stratégies, pratiques et interactions issus de la rencontre entre populations agricoles et non agricoles. Il s’agira notamment de :
1. Dresser un panorama des différentes formes d’accueil à la ferme : définir un large éventail de pratiques agricoles et/ou touristiques rurales, des plus classiques aux plus engagées pour la transition agri-alimentaire. Nous questionnerons la notion « d’alternative » en examinant les motivations des agriculteurs et des visiteurs, leurs stratégies d’action, puis leur influence réciproque dans un processus de co-construction et de co-participation.
2. Evaluer le rôle de l’accueil à la ferme dans la transmission des savoirs agricoles : en s’appuyant plus spécifiquement sur le phénomène de « wwoofing » la recherche souhaite analyser comment ces pratiques répondent aux enjeux de reconnaissance, de transmission et de formation agricoles, et en quoi elles peuvent offrir des voies d’accès à l’agriculture pour des populations non issues du secteur.
3. Explorer le lien entre alimentation et accueil à la ferme : étudier comment des expériences d’accueil à la ferme participent de la reconnexion des populations aux modes de production alimentaire et en quoi elles favorisent une meilleure compréhension des enjeux agroécologiques, pouvant conduire à des changements de pratiques alimentaires.
4. Étudier l’impact sur « l’activisme » du mode de vie : examiner comment ces mêmes expériences répondent à des formes d'engagement en faveur de la transition agri-alimentaire et touristique, et en quoi elles opèrent pour une justice agricole, économique, sociale et écologique.
Contexte de travail
Ce projet de thèse, adossé à l’école doctorale TESC (Temps, Espaces, Sociétés, Cultures) de l’Université de Toulouse Jean Jaures, s’inscrit principalement en sociologie (J.Bessière, PU en sociologie, directrice de thèse et A.Annes, Enseignant chercheur en sociologie, co-directeur de thèse) ; le doctorant sera rattaché au laboratoire du CERTOP UMR CNRS 5044 (Centre d'études et de recherche, Travail, Organisation, Pouvoir) ; il pourra également bénéficier d’une dynamique collective de recherche pluridisciplinaire (sociologie, économie, géographie), réunissant des chercheurs de du CERTOP (laboratoire principal), du LISST (laboratoire associé), de l’Ecole d’Ingénieurs de PURPAN et de l’ISTHIA (Institut Supérieur du Tourisme, de l’Hôtellerie et de l’Alimentation) de l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès. Il s’inscrira également dans le GIS CIMES (Groupement d'Intérêt Scientifique, Centre International des Montagnes du Sud), situé sur le campus universitaire de Foix (Ariège).
Contraintes et risques
Le poste est basé à Toulouse et le contrat est d'une durée de 3 ans.
Permis B obligatoire
Des déplacements occasionnels sont prévus dans le cadre de la recherche (déplacements nationaux)
Informations complémentaires
Profil recherché :
• Titulaire d'un Master 2 recherche en sociologie ou géographie sociale
• Maîtrise des méthodes d'enquête et des analyses sociologiques
• Intérêt pour les enjeux de développement des territoires ruraux et de transitions.
• Qualités requises : autonomie (notamment sur le terrain), esprit d'initiative, capacité d'adaptation, capacités d'analyse et compétences rédactionnelles.
Profil recherché :
• Titulaire d'un Master 2 recherche en sociologie ou géographie sociale
• Maîtrise des méthodes d'enquête et des analyses sociologiques
• Intérêt pour les enjeux de développement des territoires ruraux et de transitions.
• Qualités requises : autonomie (notamment sur le terrain), esprit d'initiative, capacité d'adaptation, capacités d'analyse et compétences rédactionnelles.
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