Contexte du recrutement et définition de poste :
Stage Master 2 : Pistes d’actions de restauration des marais tufeux par analyse LIDAR
Contexte du stage
Le Parc national de forêts est le plus récent des onze parcs nationaux français, créé par décret du 6 novembre 2019. Seul Parc national du nord de la France, il vise à protéger les écosystèmes liés aux forêts feuillues de plaine. D’une surface de près de 220 000 ha, dont 56 000 ha de cœur, il est situé sur le plateau de Langres, à cheval sur le nord Côte-d’Or et le sud Haute-Marne.
La géologie, la biologie et le climat du territoire concourent à la formation de tuf, une roche légère et poreuse résultant de la précipitation récente de calcite autour de végétaux et de bactéries (bryophytes, cyanobactéries etc.). Ce tuf contribue à la formation de reliefs, concrétions et de micro-milieux divers (vasques, tufières, gradins, dalles), supportant une diversité de biotopes particuliers, tout en créant des paysages et des hydrosystèmes d’intérêt national.
Parmi ces formations, les marais tufeux du plateau de Langres forment un des ensembles les plus importants et typiques de France. Alors qu'ils sont généralement localisés dans les régions montagneuses et calcaires du Jura et des Alpes, près de 200 marais tufeux sont dénombrés au sein du Parc national de forêts. Ils constituent, avec les autres milieux humides, une trame de milieux à préserver, identifiée dans les Schémas régionaux de cohérence écologique. Ces marais, sur lesquels les arbres s’implantent difficilement, sont considérés comme semi-primitifs car peu modifiés par l’action humaine. Les marais tufeux constituent un habitat emblématique et sont reconnus « cibles patrimoniales » dans la Charte du Parc national de forêts. Ils sont également inclus dans 4 sites Natura 2000 « marais tufeux du plateau de Langres » (3 sites), et « marais tufeux du Châtillonnais » (1 site) ce qui témoigne de leur caractère remarquable.
Un nombre important de sources et de marais tufeux ont subi une modification profonde de leur régime hydraulique suite à des interventions humaines plus ou moins anciennes : mise en place de drains parfois couplée à de l’enrésinement, installation de captage d’eau potable, mise en pâture ou en culture, passage de routes et chemins, piétinements, exploitations forestières en bordure … Leur fonctionnement bio-sédimentaire et leur écologie s’en trouvent altérés. Des zones impactées peuvent s’assécher ou s’envaser, d’autres s’éroder, se recouvrir de forêt etc. Tout ceci constitue des menaces à court terme qui pèsent sur les marais existants. La Charte du Parc national de forêts a comme objectif la préservation de ces milieux emblématiques, voire la restauration pour les marais dégradés.
La distribution naturelle de l’eau sur ces marais est un facteur déterminant pour le maintien dans un bon état de conservation de ces milieux. Cela implique de bien comprendre leur fonctionnement hydrologique, donc d’appréhender tous les éléments naturels ou anthropiques qui impactent les écoulements. Typiquement, des fossés artificiels de drainage, parfois anciens, impactent fortement ces écoulements, dans le temps et dans l’espace. Le recours aux données altimétriques de haute précision (MNT) obtenues récemment grâce au programme LIDAR HD de l’IGN ainsi que ponctuellement par le Parc national de forêts, ouvre des perspectives nouvelles pour identifier ces perturbations des écoulements naturels. Recenser ces
perturbations, les cartographier précisément avec une altimétrie sub-centimétrique sera un premier pas pour
envisager des restaurations hydrologiques.
Le stage s’inscrit à la suite d’une étude de diagnostic des marais tufeux dont la seconde phase, engagée en 2025, a consisté à valider sur le terrain les délimitations cartographiques et à caractériser leur fonctionnement hydrogéologique.
L’objectif du stage est d’exploiter les données LIDAR HD du territoire du Parc national de forêts pour :
1. Caractériser la topographie fine des marais et de leurs bassins versants ;
2. Identifier les structures et chemins d’écoulement susceptibles d’alimenter ces milieux (sources, drains aériens ou souterrains, talwegs, ruptures de pente, réseaux fossiles, etc.) ;
3. Croiser ces informations avec les données de terrain disponibles (validation marais 2024–2025, observations hydrologiques, végétation, substrats) et les photographies aériennes anciennes ;
4. Proposer une typologie des modes d’alimentation en eau ;
5. Formuler des recommandations de gestion ou de restauration adaptées aux contextes identifiés sur plusieurs marais.
Missions confiées :
Le/la stagiaire participera à :
• La prise en main et l’exploitation des données LIDAR HD (modèles numériques de terrain, MNS, courbes de niveau, pentes, ombrages, profils, etc.) ;
• L’analyse spatiale et hydrologique sous SIG (QGIS, outils de géotraitement, hydrologie, raster) ;
• La compilation et l’intégration des données existantes : cartographie des marais, bibliographie, données pédologiques et hydrogéologiques ;
• La confrontation des résultats avec les observations de terrain ;
• La rédaction d’un rapport d’analyse et la restitution des résultats sous forme cartographique et synthétique.
Le stage s’inscrit dans la continuité des travaux menés sur les marais tufeux et contribuera directement à l’élaboration d’un plan d’action de gestion et de restauration de ces milieux.
Le/La stagiaire sera par ailleurs invité(e) à s’impliquer dans la vie de l’établissement public du Parc national (réunions, participation à des événements…) et plus particulièrement dans les activités du service Connaissance et patrimoines (suivi – plan d’actions sur des espèces…).
Conditions d'accueil :
Durée : 6 mois - période entre février à août 2026 - ajustable selon calendrier universitaire
Lieu : Arc-en-Barrois (52)
Déplacements fréquents sur le territoire du Parc national de forêts et à l’Université Bourgogne Europe (Laboratoire Biogéosciences - Dijon)
Déplacements possibles très ponctuellement au-delà du territoire pour des rencontres et mobilisation sur un week-end pour participer à un événement impliquant le Parc national
Possibilités de télétravail : ponctuellement
Matériels : PC portable et ligne téléphonique fournis pour la durée du stage - Accès au parc de véhicules du Parc national uniquement pour des déplacements professionnels autorisés.
Rémunération : Conforme à la gratification minimale des stagiaires en vigueur à la signature de la convention de stage, soit à titre indicatif €/heure en 2025 (journées de 7h)
Encadrement : Parc national de forêts et Université Bourgogne Europe (Laboratoire Biogéosciences), responsable de la cellule biodiversité.
Modalités de candidature :
Le dossier de candidature, comprenant une lettre de motivation et un curriculum vitae détaillé, fera apparaître la compétence et l’expérience du/de la dans les domaines d’activités visés ainsi que sa date de disponibilité.
Envoi des candidatures :
Préciser en objet : « Stage M2 LIDAR marais »
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