Développement d'un système autonome à base de biopiles pour la détection de stress chez les plantes.
Un changement de paradigme dans l’observation des milieux naturels et anthropisés est nécessaire afin de relever les grands défis sociétaux et environnementaux de ce siècle. Il est aujourd'hui indispensable de développer et d'implanter in natura les capteurs environnementaux du futur, en vue de :
• Surveiller les zones d'intérêt majeur, et définir l'état et l'évolution des ressources naturelles,
• Détecter les modifications de l’environnement et anticiper les impacts dus aux changements globaux,
• Contribuer aux systèmes d'alerte précoce liés aux risques environnementaux et prévenir ces risques.
Les biopiles à base de plantes peuvent répondre à ce véritable défi, comme source d’alimentation en énergie de capteurs « classiques » par grappillage, mais aussi comme capteur-même de l'état de santé ou du stress subi par la plante. D'une part, ce sont des systèmes électrochimiques qui convertissent l'énergie solaire en énergie électrique en utilisant les bactéries du sol et en exploitant le phénomène de rhizodéposition. D'autre part, le signal électrique produit par la biopile est directement corrélé aux propriétés physico-chimiques dans lequel elle baigne, et il s'agit alors d'analyser le signal obtenu avec des outils mathématiques performants de régression / classification, par apprentissage automatique par exemple, pour remonter aux données environnementales.
Contexte de travail
La thèse proposée s'inscrit dans le cadre d’un projet financé par le dispositif 80Prime de la MITI (Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinarité) du CNRS, qui se focalise sur la détection de stress abiotique chez des plantes modèles en exploitant les signaux électriques reçus par des biopiles alimentées par les exsudats racinaires de ces plantes :
1. Il s’agira dans un premier temps de développer et mettre en œuvre des biopiles avec des plantes modèles des zones humides telles que Glyceria maxima ou Phragmites australis, et de les soumettre à différents stress abiotiques (e.g. hydrique, nutritionnel, chimique).
2. L'analyse sera complétée par une étude approfondie des variations des propriétés bio-électro-chimiques des plantes étudiées, à l’aide de mesures optiques, biochimiques et électrophysiologiques. Il s'agira de caractériser le niveau de stress subi par les plantes et de comprendre les mécanismes par lesquels les facteurs stressants influencent la réponse électrochimique.
3. Les potentialités de cette approche pour l'évaluation in natura des stress environnementaux seront évaluées sur l'un des sites pilotes du projet EquipEx TERRA FORMA (mare temporaire du site d’Auradé).
Le/la doctorant·e travaillera sur la réponse d’une ou deux plantes modèles à deux ou trois stress identifiés. Il/elle étudiera les effets des stress sur les caractéristiques de la biopile que la plante alimente, ainsi que les modifications bio-physico-chimiques à l’œuvre au niveau de la rhizosphère, dans le but d’établir des liens de causalité. Il/elle comparera les résultats obtenus avec la biopile à d’autres méthodes de détection des stress (électrophysiologie végétale, nez électronique, méthode optique), en s’appuyant sur les collaborations en cours au laboratoire Ampère à Ecully et au CRBE à Toulouse. Enfin, il/elle participera aux tests in natura sur le site d’Auradé (département du Gers).
Le poste se situe dans un secteur relevant de la protection du potentiel scientifique et technique (PPST), et nécessite donc, conformément à la réglementation, que votre arrivée soit autorisée par l'autorité compétente du MESR.
Contraintes et risques
Direction de thèse : Arnaud Elger (CRBE Toulouse), Laurent Nicolas (Ampère Ecully)
Encadrant : Gregory Bataillou (Ampère Ecully)
Lieu de travail : le temps de présence sera partagé entre les 2 unités : Laboratoire Ampère à Ecully et Centre de Recherche sur la Biodiversité et l'Environnement à Toulouse. Les expériences seront menées en grande partie au CRBE, qui dispose de serres et de phytotrons pour l'expérimentation sur les plantes en conditions contrôlées, c'est la raison pour laquelle des déplacements fréquents sont à prévoir à Toulouse. Les électrodes des biopiles seront conçues et préparées au laboratoire Ampère, incluant la croissance des biofilms adéquats, de même que les systèmes électroniques. en conditions contrôlées.
Mots-clés : biosurveillance, biopile, grappillage d'énergie, systèmes connectés
Description des équipes d'accueil
• Le Centre de Recherche sur la Biodiversité et l'Environnement (UMR CNRS 5300, Toulouse) a développé une expertise dans l'analyse des stress environnementaux (incluant les stress chimiques) et de leurs impacts sur les plantes, notamment aquatiques et de zones humides. Arnaud Elger, co-directeur de la thèse, est le co-porteur de l'EquipEx TERRA FORMA, qui vise à concevoir et déployer à l'échelle des territoires un réseau dense de capteurs environnementaux open source et à bas coût pour mieux comprendre les changements environnementaux en cours et s'y adapter.
• Le Laboratoire Ampère (UMR CNRS 500, Ecully) est focalisé sur l'ingénierie et sur les technologies. Il est spécialisé dans les biopiles microbiennes, notamment biopiles à base de plantes. Il a la capacité de développer les différentes expériences mettant en œuvre ces biopiles, d'explorer les matériaux d'électrodes les plus performants, de fabriquer les systèmes électroniques et de mesure associés, et de mettre en œuvre les techniques d'IA nécessaires.
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