Informations générales
Intitulé de l'offre : Jeune chercheur (H/F) sur la modélisation des usages de la mangrove dans un Système Socio-Ecologique
Référence : UMR7300-JULAND-002
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : NICE
Date de publication : mardi 14 octobre 2025
Type de contrat : Chercheur en contrat CDD
Durée du contrat : 12 mois
Date d'embauche prévue : 1 janvier 2026
Quotité de travail : Complet
Rémunération : Entre 3021,5 euros et 3451,51 euros brut mensuels selon expérience
Niveau d'études souhaité : Doctorat
Expérience souhaitée : Indifférent
Section(s) CN : 39 - Espaces, territoires, sociétés
Missions
Le projet de recherche financé par l’ANR appelé SUFUMANG (sustainable and fair use of the mangroves) cherche à comprendre le système de valeurs et d’usages des mangroves par les communautés locales de la Basse Casamance (Sénégal) et du Canal de Santa Cruz (Brésil). Ce projet souhaite notamment développer de nouveaux outils pour évaluer comment et pourquoi ces usages constituent des facteurs de changement de l’état des mangroves (en termes de dégradation, de conservation ou d'amélioration). Certains usages peuvent affecter l’intégrité de l’écosystème, mais les activités des communautés locales dans les mangroves peuvent également être les garants d'un bon état des mangroves, assurant à la fois le bien-être et la préservation de leurs valeurs instrumentales et relationnelles, par exemple, à travers le maintien de paysages culturels complexes.
Les mangroves se situent au cœur de tensions entre objectifs environnementaux et sociaux. Elles constituent un cas d’étude pour la science de la durabilité, dont le défi est de concilier conservation des écosystèmes, usage durable des ressources et équité entre acteurs. Pour analyser ces tensions et identifier des solutions transformatrices, une modélisation systémique et spatialement explicite s’impose.
Ses missions principales seront d’appréhender comme des systèmes socio-écologiques adaptatifs complexes, où interagissent dynamiques biophysiques, usages locaux, institutions et systèmes de valeurs. Les cadres conceptuels tels que le SES framework (Ostrom et al., 2009) et le cycle adaptatif (Gunderson & Holling, 2002) offrent des outils particulièrement adaptés pour traduire cette complexité et intégrer les dynamiques spatiales et temporelles propres à ces écosystèmes. Néanmoins, si ces cadres conceptuels sont bien connus des collègues de SHS, intégrer des données à la fois sociales et écologiques dans un modèle numérique respectant ces modèles conceptuels reste une frontière scientifique à franchir. Ce choix méthodologique permettra, au mieux (sans obligation d’exhaustivité), de répondre à plusieurs enjeux clés :
- comprendre comment la diversité des usages (pêche, bois, agriculture, collecte) et des systèmes de valeurs l’état du système socio-écologique des mangroves, en conditionnant à la fois leur conservation (ODD 14, 15) et le bien-être local (ODD 1, 3) ;
- analyser les dynamiques internes de gouvernance (règles collectives, confiance, organisation sociale) qui produisent des rétroactions stabilisatrices ou amplificatrices, centrales pour l’équité et la justice sociale (ODD 5, 10) ;
- évaluer l’impact des forçages externes (climat, marchés, réglementations) qui s’imposent aux communautés locales mais ouvrent aussi des fenêtres de transformation ;
- déterminer si les trajectoires de changement sont unidirectionnelles ou réversibles, et explorer des scénarios conciliant conservation et moyens de subsistance ;
- interroger les temporalités (court et long terme), afin d’identifier les phases critiques où les systèmes deviennent vulnérables ou, au contraire, propices à la transformation.
Ainsi, en cohérence avec le contexte de SUFUMANG, la modélisation proposée ne vise pas seulement à décrire les socio-écosystèmes de mangrove, mais à concevoir un cadre intégratif et prospectif, capable d’analyser leur résilience, leur capacité d’adaptation et leurs trajectoires futures face aux changements en cours.
Activités
La personne recrutée contribuera, durant une mission de 12 mois correspondant à la 2ème année du projet, au développement d’un modèle spatialement explicite permettant d’analyser les interactions entre les usages locaux et les dynamiques écologiques des mangroves. Il ou elle participera à l’intégration des données issues des enquêtes de terrain et des partenaires internationaux dans des outils de modélisation adaptés (automates cellulaires, systèmes multi-agents,. Les activités peuvent être ainsi détaillées :
- Collaborer avec les équipes pluridisciplinaires françaises, sénégalaises et brésiliennes impliquées dans le projet
- S’approprier le projet et une partie de l’état de l’art sur la question.
- Participer à (au moins) une mission de terrain pour se familiariser avec les contextes étudiés et les méthodes employées.
- Concevoir, développer et tester un modèle spatialement explicite d'au moins un des deux socio-écosystèmes de mangroves étudié.
- Contribuer à l’intégration, dans le modèle, des données issues des enquêtes, des traitements d’images satellitaires et des relevés botaniques, voire des données de biodiversité, avec l’aide des collègues spécialisés dans ces différentes données.
- Calibrer et valider le modèle développer à partir de données de terrain et d’analyses de sensibilité.
- Concevoir et implémenter des scénarios de gestion des mangroves et de gouvernance.
- Participer à la rédaction d’un article scientifique valorisant ce modèle et/ou à sa présentation dans un colloque international.
Compétences
Formation doctorale en géographie, écologie ou informatique.
Maîtrise d’un langage de programmation ou d’un environnement de modélisation (par ex. Python, R, NetLogo, GAMA, .
Expérience démontrée dans la modélisation spatiale (automates cellulaires, systèmes multi-agents, modèles dynamiques).
Expérience en calibration et validation de modèles (analyses de sensibilité, OpenMole, .
Compétences en manipulation et analyse de données spatiales (SIG, librairies Python, R).
Sensibilité aux dimensions écologiques et sociales des socio-écosystèmes.
Capacité à travailler en équipe pluridisciplinaire et à communiquer avec des chercheurs d’horizons variés.
Pratique de l’anglais scientifique écrit et oral.
Contexte de travail
Le poste est basé au sein de l’UMR ESPACE (CNRS – Université Côte d’Azur), équipe de Nice. Le post-doctorant ou la post-doctorante bénéficiera d’un environnement scientifique dynamique et pluridisciplinaire, au carrefour des sciences sociales et des sciences de l’environnement. Il/elle travaillera en lien étroit avec les partenaires français (différentes UMR impliquées), ainsi qu’avec les laboratoires au Sénégal et au Brésil, offrant un cadre d’échanges scientifiques internationaux stimulants.
Un jeu de données inédit est en cours de constitution par le consortium du projet de recherche. Il associe :
- Des cartes issues de télédétection satellitaire sur les changements de la couverture de la mangrove
- les informations issues des enquêtes de terrain sur les usages et pratiques,
- des descripteurs écologiques sur la faune aquatique, la pollution des eaux et des sols
- des données botaniques et paramètres relatifs à la structure et au fonctionnement de la végétation de mangrove.
Ce corpus constituera la ressource principale pour élaborer un modèle systémique et spatialement explicite, capable d’articuler dynamiques écologiques et pratiques sociales afin de mieux comprendre les trajectoires possibles des socio-écosystèmes de mangrove.
Contraintes et risques
Déplacements possibles en France et à l’étranger (missions de terrain en Afrique de l’Ouest et/ou au Brésil) dans des conditions pouvant être complexes (chaleur, humidité).
Nécessité de s’adapter dans un temps court (12 mois) à un projet pluridisciplinaire et international, avec des temporalités et des attentes scientifiques variées.
Temps de travail important assis face à l’écran.
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