Contexte du recrutement et définition de poste :
Contexte
La trame verte et bleue (TVB) est une démarche déjà bien connue qui vise à maintenir et à reconstituer un réseau d’échanges pour que les espèces animales et végétales puissent, comme l’homme, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer… et assurer ainsi leur cycle de vie. En complément de ces trames vertes et bleues, il existe d’autres trames plus spécifiques. C’est notamment le cas de la trame brune, dédiée à la biodiversité du sol ou de la trame noire, dédiée aux espèces à activité nocturne.
En complément de ces trames, Romain Sordello, un ingénieur expert de biodiversité au MNHN, introduit la notion de “trame son” dans son article « Trame verte, trame bleue et toutes ces autres trames dont il faudrait aussi se préoccuper » (2017) pour parler de la relation du paysage sonore sur la qualité des trames verte et bleue. Un bruit excessif engendre en effet une fragmentation d’habitats naturels favorable aux communications sonores de la faune sauvage, contribuant ainsi de manière importante à la crise de la biodiversité sans précédent comme l’a démontré le rapport de l’IPBES en 2019.
Cette trame sonore en faveur de la biodiversité est également connue sous le nom de trame blanche, en référence aux différentes couleurs utilisées pour caractériser les trames écologiques, telles que la trame verte et bleue.
Les sons anthropiques, c’est-à-dire créés par des activités humaines, sont, lorsque perçus à l’oreille humaine comme désagréables, souvent qualifiés de « pollutions sonores ». Les animaux qui évoluent dans ces milieux bruyants partagent avec nous certaines perturbations physiologiques : stress, pathologies et maladies, sommeil dégradé… Il s’agit donc de mieux prendre en compte ces perturbations afin d’améliorer les conditions de vie des espèces animales urbaines.
Le Cerema propose donc des stratégies transversales qui permettent d’aborder les nuisances sonores à l’échelle de la diversité des paysages sonores, afin de concevoir des aménagements apaisants pour les êtres vivants en général.
Engagée dans la préservation de la biodiversité depuis plusieurs décennies, la ville de Lille avait déjà réalisé en 2010 une étude visant à étudier les réseaux écologiques sur son territoire ainsi que ceux des communes associées de Lomme et Hellemmes. La ville de Lille et ses territoires associés se sont également investis dans la lutte contre le bruit, au travers de différentes études et notamment la définition de « zones calmes » conformément à la directive européenne 2002/49/CE relative à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement. Lille est également membre de la démarche « Ville Santé OMS » dont le programme propose aux villes, considérées comme des organismes vivants, de décider d’agir pour améliorer leur santé et celle de leurs habitants, en envisageant l’environnement comme une ressource fondamentale à protéger et à enrichir de manière solidaire, dans une perspective aussi bien locale que mondiale. La ville de Lille est intéressée pour poursuivre les études des réseaux écologiques et l’analyse des paysages sonores urbains afin de définir une trame sonore favorable à la biodiversité et aux habitants d’un espace urbain comme Lille. L’étude de la trame blanche de Lille, menée par le Cerema et la ville de Lille, se déroule sur deux années. La phase 1 a consisté en une analyse de l'état des lieux et s'est terminée en janvier 2025. La phase 2, en cours, se terminera en janvier 2026. Elle consiste à faire des mesures acoustiques et définir une méthodologie d'identification de la trame blanche sur la commune de Lille. La phase 3, d'une durée de 6 mois débutera en janvier 2026. Elle consistera à définir un plan d'action portant à la fois sur un volet de préservation de la biodiversité mais également un volet visant à sensibiliser le public à la diversité des paysages sonores. L'objectif final est de maintenir et restaurer des paysages sonores favorables à la fois à la faune sauvage et aux habitants.
Objectifs et mission
Le stage s’inscrit dans la phase 3 de l’étude de la trame blanche. Les principaux objectifs du stage sont les suivants :
1. Élaborer et hiérarchiser un catalogue d'actions selon leur faisabilité, leur impact écologique et leur acceptabilité sociale dans le cadre de la trame blanche de Lille
2. Proposer des indicateurs de suivi et d'évaluation de la trame blanche à court, moyen et long terme
3. Engager les actions déjà possibles telles qu'un espace web d'information, la réalisation d'une plaquette de découverte des paysages sonores lillois, compléter une carte web interactive d'écoute de paysages sonores lillois…
4. Effectuer des enregistrements audio de différents paysages sonores et en faire le montage pour une publication sur une carte web interactive.
5. Vérifier sur site la modélisation de la trame blanche pour s'assurer que le zonage proposé est pertinent et évaluer l'équilibre entre protection des milieux et accueil du public.
6. Identifier les synergies possibles avec d'autres politiques urbaines (mobilité, urbanisme, espaces verts)
7. Proposer des recommandations d'intégration de la trame blanche dans les documents d'urbanisme (PLU, etc.)
8. Selon les souhaits du ou de la stagiaire, il sera aussi possible de faire du traitement des données acoustiques existantes (calculs d'indices acoustiques et autres) avec analyses statistiques possibles.
Le principal objectif du stage est donc de contribuer au plan d'action de la trame sonore urbaine pour la ville de Lille en évaluant la faisabilité des actions déjà identifiées, en proposer de nouvelles et d'engager tout ce qu'il est possible de faire.
La proposition d'un parcours sonore dans la ville (panneaux, QR codes) se fera en étroite collaboration avec M. Nathan Belval référent scientifique sciences sociales et humaines sur le projet et les techniciens de la ville de Lille.
Rendu
9. Liste des actions réalisables pour la trame blanche de Lille
10. Document pour chaque action en décrivant ce qui a déjà été fait, ce qui reste à faire. Estimer les coûts associés, les délais, les services et personnes à associer… ;
11. Réalisation de supports de communication, sur la trame blanche de Lille mais aussi sur la trame blanche d'une manière générale.
12. Carte interactive des paysages sonores lillois.
Profil recherché :
Profil recherché :
Niveau d’études dernière année école d’ingénieur ou master 2 écologie / gestion des milieux naturels.
13. Connaissances en biodiversité et écologie ;
14. Eventuelles connaissances sur l’identification de quelques groupes de faune (oiseaux, mammifères) ;
15. Des compétences en SIG (Qgis) ;
16. bonne maîtrise d’Excel ;
17. Maîtrise des outils de bureautiques ;
18. Bon niveau d’anglais scientifique (à la lecture notamment) ;
19. Esprit de synthèse, sens critique, rigueur et capacités rédactionnelles ;
20. Capacité au travail en autonomie ;
21. Capacité d’adaptation et d’intégration ;
22. Permis B souhaitable.
Conditions matériels :
Le ou la stagiaire bénéficiera d’un bureau avec ordinateur portable.
Informations complémentaires :
Durée : 6 mois
Stage conventionné rémunéré au tiers du SMIC.
Date souhaitée de début de stage : entre le 1er février et le 1er mars.
Lieu : Lille et terrain ponctuellement en Hauts-de-France
Conditions particulières : travail en soirée à prévoir à titre exceptionnel, notamment pour enregistrer des paysages sonores nocturnes ou dans le cadre de découverte des missions du Cerema en participant ponctuellement à des inventaires de la faune nocturne tels que amphibiens ou chauves souris.
Candidature à adresser à M. Olivier PICHARD avant le 17/10/2025
Renseignements sur la proposition :
Olivier PICHARD: 06 67 76 82 53
Structure d’accueil :
Cerema direction territoriale Hauts-de-France
44ter rue Jean Bart – CS 20275
59019 Lille Cedex
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