Dans le cadre du dispositif Des Étoiles Plein Les Oreilles, le poète et slameur Souleymane Diamanka a été sollicité pour animer un atelier d’écriture auprès de deux classes de 6 e du Collège Jules Michelet à Tours.
Mercredi 22 janvier 2025, 10h.
On entre dans la salle de musique, des chaises disposées en U, les élèves invité·es à se faire face. Puis, Souleymane leur demande de se présenter à tour de rôle en évoquant ce à quoi le mot poésie leur fait penser.
"Réciter un texte avec des gestes et des émotions
C’est pour raconter une histoire
Des jolies phrases
Comme un livre qu’on lit
Pour s’exprimer
Une histoire en chantant
Raconter de façon mélodique
C’est ce que l’on ressent"
Une fois ce premier lien établi, Souleymane se met au milieu de la salle, une balle de jonglage bleue entre les mains, les élèves debout et en cercle autour de lui, avec pour consigne de trouver un mot rimant avec tableau, une passe après l’autre.
Le jeu plaît, les voix se haussent mais le calme se retrouve avec cette formule toute en musicalité : «Accordez votre instrument, c’est-à-dire votre voix, sur le silence. Le silence est notre meilleur allié pour permettre à nos idées d’émerger».
En partant de cela, c’est au tour de la rime multi-syllabique de faire son entrée dans les consignes, avec pour point de départ le mot orage.
Maintenant que les bases sont données, place à l’écriture: «Rédigez un texte de présentation de 4 vers qui évoque votre vie quotidienne ou une passion ».
«On pioche notre poésie dans notre histoire personnelle, à l’intérieur de nous, parce qu’on est unique au monde.Et puis, personne n’a les mêmes souvenirs, les mêmes vécus. C’est dans notre sincérité que toute la beauté de nos mots se trouve » nous déclame Souleymane.
Retour à la consigne, avec LE secret des poètes et poétesses que Souleymane nous partage : les mots de la nature.
«Ils ont leur propre poésie par essence. Il vous suffit de les mêler à vos histoires personnelles et la magie opérera !».
Illustré avec cet exemple «je suis traversé par un orage de chagrin » pour énoncer plus joliment la tristesse ressentie.
Après cette révélation, la consigne se complexifie quelque peu : «Un texte de présentation en quatre vers, avec des mots qui parlent de votre passion,de la nature en rimes multi-syllabiques.»
Une fois qu’iels se sont prêté·es à l’exercice, les élèves ont été encouragé·es à réciter leur texte à voix haute. Chacun·e, timidement et avec appréhension, s’est alors levé·e pour nous nous partager sa poésie.
Durant les séances qui ont suivi, on planche sur le thème de l’altruisme. Les élèves se présentent, d’où l’on vient, ce qu’on aime et sa passion, et souhaitent la bienvenue à la personne qui donne son écoute. À son tour de présenter avec ses propres mots ce qu’elle a compris de son/sa voisin·e.Le rituel de lecture à voix haute est alors réitéré, les élèves apprennent à lire leurs phrases de l’intérieure avant de les laisser sortir, avec présence et sans butter sur les mots.
Un problème est ensuite posé : “Vous êtes dans la cour de récréation et souhaitez déclamer vos poèmes, mais il y a du bruit et de l’agitation. Comment faire pour vous faire entendre ?”
On fait passer un mot où on demande de nous écouter
On s’intègre dans les jeux des gens et puis on les arrête
On simule une bagarre
Il y a de l’idée mais la proposition de Souleymane a ce quelque chose d’entraînant et d’inattendu qui ne loupe pas pour attirer l’attention : une performance de percussions corporelles.
Les élèves apprennent, par un échange de questions-réponses et de mimétisme musical, quelques cellules de percussions proposées par Souleymane. On entend le souffle des élèves et la concentration dans leur regard, il n’y a pas à dire, l’instrument est de nouveau accordé.
À cela, vient la fin des ateliers et les outils qui y ont été glané pour constituer ce qui deviendra les chansons respectives des deux classes :
Le chemin de notre égalité et Demain est un autre jour
Composées d’un couplet à plusieurs vers et d’un refrain discuté en groupe, les chansons portent sur l’égalité et le vivre ensemble.
Elles intégreront plus tard des extraits des textes de chaque élève, qui seront retravaillés avec l’enseignante de français, mis en musique par les enseignant·es d’éducation musicale et servira de bande originale à un clip en stop-motion réalisé avec l’enseignante d’arts-plastiques.
Un article de Mame Bousso et Clara Tozzi
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