Contexte du recrutement et définition de poste :
À l’heure où les écosystèmes sont confrontés à des pressions croissantes liées aux changements climatiques ainsi qu’à l’érosion de la biodiversité, les espèces exotiques envahissantes s’imposent comme une perturbation supplémentaire, bouleversant les dynamiques écologiques et complexifiant la gestion des milieux naturels et anthropiques (Dommanget et al., 2019). Parmi elles, les renouées asiatiques s’imposent comme l’une des plus problématiques des EVEE. Introduite en Europe à la fin du XIXᵉ siècle, elle connaît depuis le milieu du XXᵉ une expansion rapide et toujours active, caractéristique de la phase “Boom” du modèle d’invasion biologique (Thomas et al., 2011 ; Strayer et al., 2017). Les renouées asiatiques mettent en place de fortes compétitions inter-spécifiques et appauvrissent les écosystèmes (Dommanget et al., 2019; Staentzel et al., 2020 ; Kato-Noguchi, 2021). À ce jour, il n’existe aucun protocole opérationnel non industriel pour l’inertage de la renouée. Des méthodes existent telles que la dessiccation complète, la digestion anaérobie et le compostage industriel certifié. Cependant, ces méthodes sont inaccessibles aux gestionnaires car elles demandent des moyens logistiques, des coûts financiers importants et des besoins de suivi conséquents. Dans le cadre d’un consortium d’acteurs concernés à l’interface entre la science et la gestion (projet RENOUER), un travail concerté est engagé pour : (Axe 1) mieux comprendre les facteurs environnementaux à l’origine de la prolifération des populations de renouées asiatiques (géographie, hydrologie, pédologie et botanique) au travers d’un diagnostic complet : scientifique, technique et opérationnel - sur 15-20 sites pilotes, et (Axe 2) conceptualisation de nouvelles méthodes et outils de gestion sur la base des retours d’expérience.
Le stage s’articule autour de deux axes :
Axe 1 : Diagnostic & suivi scientifique :
Mise en œuvre du diagnostic défini par le consortium pour chaque site et réalisation d'échantillonnages/prélèvements sur le terrain. Cette phase comprend la mise en œuvre de protocoles scientifiques, la préparation et l’analyse statistique inter-population.
Missions attendues :
1. Acquisition de données de terrain abiotiques (ex : mesures de température, d'humidité (air/sol), d’évapotranspiration, de statut nutritif du sol, de stress hydrique, de pédologie …) et reconnaissance de la biodiversité végétale locale, caractérisation des habitats et suivi de la dynamique des patchs de renouée et de ses caractéristiques.
2. Compilation et traitement des résultats pour chaque site et analyses statistiques inter-population.
Axe 2 : Méta-analyse & conception d’outils de gestion :
Grâce aux résultats obtenus et au diagnostic effectué par site, le type de gestion sera défini (objectif de gestion différenciée et non-systématique). Le ou la stagiaire devra être force de proposition pour conceptualiser de nouvelles méthodes de gestion. Cela inclut la conception de structures biodégradables adaptables et transportables ainsi que la réalisation d’un prototype de crib. Cet axe mobilise des compétences en ingénierie, en conception expérimentale et en analyses des retours de terrain.
Missions attendues :
3. Méta-analyse de l’efficacité des méthodes de gestion du complexe Reynoutria spp. sur la base d’un travail de recensement dans la littérature déjà mené.
4. Proposition et conceptualisation de nouvelles méthodes de gestion (structure hors sol et de prototype de crib expérimentaux).
Profil recherché :
Profil souhaité
Étudiant de Master 2 ou dernière année d’école d’ingénieur ayant de solides connaissances en botanique, en écologie végétale (invasions biologiques), en biostatistiques et en géographie.
5. Rigueur scientifique, autonomie et capacité à travailler en équipe
6. Affinité forte pour le terrain et l'identification des taxons végétaux
7. Maîtrise de logiciels SIG et bio-statistiques (QGIS, Rstudio)
8. Envie de contribution à un article scientifique selon résultats
9. Permis B
CV et lettre de motivation à envoyer avant le 15/12/2025 à :
- Rémi Sauval (Ingénieur d’étude, LIVE-ENGEES) :
- Cybill Staentzel (Maître de conférence, ENGEES-LIVE) :
Lieu du stage : ENGEES, 1 cour des cigarières, Strasbourg & SDEA
Durée : 6 mois au premier semestre 2026 (Février-Mars).Gratification : grille de tarification des stagiaires CNRS/Université de Strasbourg.
Zone d’étude : Plaine d’Alsace, avec quelques sites à plus de 40 mn de Strasbourg en voiture.
Cadre du stage : Le projet RENOUER vise à mener des actions locales concrètes et novatrices pour améliorer la gestion des milieux envahis par les EVEE (vers une gestion non-systématique, éco-alignée et différenciée). Il vise à développer des nouvelles pratiques de gestion durables, adaptées aux enjeux environnementaux des territoires, tout en tenant compte de la faisabilité des agents. Ce projet est porté par un consortium rassemblant l’ENGEES (Ecole Nationale du Génie de L'Eau et de l'Environnement), le laboratoire LIVE (Laboratoire Image Ville Environnement), EDF, la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg (EMS), Voies Navigables de France (VNF), le Syndicat Des Eaux et de l'Assainissement Alsace-Moselle (SDEA), la Collectivité Européenne d’Alsace (CEA), le Port Autonome de Strasbourg (PAS), la Région Grand Est et Antea Group. Il repose donc sur une collaboration étroite entre des acteurs publics, scientifiques et techniques. Cette coopération permet de mutualiser les connaissances et de renforcer la résilience écologique et socio-économique du territoire, tout en favorisant l’implication des acteurs locaux dans la transition écologique et les problématiques environnementales.
En cliquant sur "JE DÉPOSE MON CV", vous acceptez nos CGU et déclarez avoir pris connaissance de la politique de protection des données du site jobijoba.com.