Développer des outils pour détecter, caractériser, surveiller les risques glaciaires et périglaciaires et les pente à permafrost.
Dans le cadre d'un programme national d'acquisition de connaissances sur les risques glaciaires et périglaciaires, nous souhaitons exploiter les mesures sismiques et sismologiques collectées en haute altitude dans les Alpes françaises. La personne recrutée participera à tout ou partie des actions suivantes.
Action 1 : étude de l'activité microsismique à l'échelle du massif du Mont-Blanc (74). Identification, classification et caractérisation des événements de surface, y compris les glissements basaux des glaciers, les chutes de pierres et de terrain, les chutes de séracs et les avalanches.
Action 2 : suivi de la fréquence de résonance au-dessus d'une cavité glaciaire, sur le glacier de Tête Rousse (74). La fréquence de résonance de la cavité a été identifiée et cartographiée, la valeur et l'intensité du pic de résonance est susceptible de varier avec l'évolution de la géométrie de la cavité, et notamment de son remplissage. Un suivi pendant au moins 2 ans sera effectué, en corrélation avec les données météorologiques et les relevés des capteurs piézométriques dans le glacier.
Action 3 : surveiller la rigidité d'une pente à permafrost à risque de déstabilisation. Le bruit de fond sismique permet de suivre quotidiennement la vitesse sismique apparente du sol, qui peut être extrapolée à la rigidité du sol (en l'absence de changement majeur de la teneur en eau). En liant les variations de rigidité aux variations environnementales (température, gel, précipitations), une évaluation de l'évolution de la fracturation et/ou de la teneur en glace sera proposée. L'objectif sera également d'évaluer la faisabilité d'utiliser l'outil sismique pour identifier un signal précurseur de la déstabilisation des pentes. Ces travaux seront réalisés sur la face nord de Bellecôte (73)
Action 4 : détection et caractérisation des cavités glaciaires ou du décollement basal. Au sein des glaciers, la présence de cavités glaciaires (notamment des poches d'eau intra- ou sous-glaciaires) génère un contraste d'impédance mécanique entre la glace et l'eau vide ou liquide de la cavité. Il en résulte l'existence d'une fréquence de résonance vibratoire de la voûte de glace (partie superficielle accessible depuis la surface). Une campagne de mesure de réseau sismologique dense sera réalisée sur le glacier de Rosolin à Tignes (73). Les données seront ensuite traitées par rapport spectral et cartographiées.
Action 5 : imagerie sismique à très haute fréquence sur la cavité de Tête Rousse (74). Mise en place de l'expérience, prise en charge du traitement des données et de l'imagerie 3D de la cavité à l'aide de la sismique active.
Toutes ces actions sont relativement distinctes et ont montré leur pertinence pour un certain nombre d'objets géologiques dans le passé. Mais à ce jour, elles n'ont pas encore été réalisées systématiquement sur les risques glaciaires et périglaciaires. Le projet se situe donc à l'interface entre la recherche fondamentale et l'innovation industrielle, et pourrait déboucher sur des recommandations et propositions de méthodes de surveillance (détection et caractérisation), de surveillance et d'alerte, avec pour objectif un contrôle opérationnel par des bureaux d'études spécialisés en géophysique et risques naturels. Le candidat devra participer à la rédaction de synthèses et de rapports destinés aux scientifiques, mais aussi aux ingénieurs et aux décideurs.
Activités
Les travaux comprendront une activité d'aide à l'instrumentation sur le terrain, et une activité d'analyse des données sismologiques et sismiques dans les massifs de Savoie et de Haute-Savoie. Le candidat :
- Sera à l'aise avec l'installation et l'entretien des équipements sur le terrain (sur glaciers et en haute montagne)
- Effectuera une inversion paramétrique des données de résonance pour cartographier la ou les cavités glaciaires
- Effectuera une analyse du bruit de fond et une imagerie passive
- Analysera et cartographiera la micro-sismicité, créera une base de données de glissements de terrain à l'échelle du massif
- Analysera la variation de vitesse et le changement de structure en fonction de la coda sismique et du bruit de fond
- Analysera les sources de bruit : cartographie, localisation et caractérisation des écoulements d'eau
- Rédigera des articles scientifiques (en anglais), un guide méthodologique (pour les bureaux d'études) et un rapport opérationnel pour les décideurs en risques naturels.
Compétences
- Traitement et analyse des données sismologiques,
- Imagerie et inversion,
- La mécanique et la géophysique, avec des notions de base de glaciologie,
- Travail en équipe,
- Travail sur le terrain,
- Autonomie et initiative,
- Gestion de projet.
- En option : l'expérience de la haute montagne sera appréciée.
Contexte de travail
Le Centre national de la recherche scientifique est une institution de recherche parmi les plus importantes au monde. Pour relever les grands défis présents et à venir, ses scientifiques explorent le vivant, la matière, l'Univers et le fonctionnement des sociétés humaines. Internationalement reconnu pour l'excellence de ses travaux scientifiques, le CNRS est une référence aussi bien dans l'univers de la recherche et développement que pour le grand public.
La personne recrutée rejoindra l'équipe « mécanique des failles ». L'équipe du projet est composée de 4 chercheurs, 1 ou 2 stagiaires, et d'un autre post-doctorant ou doctorant. Le programme PAPROG, financé par le Ministère de la Transition écologique, regroupe plusieurs laboratoires (EDYTEM, ISTerre, IGE, INRAE) et des services de l'État comme le RTM. De fortes collaborations avec ces différentes institutions seront attendues.
L'ISTerre est une Unité Mixte de Recherche de l'Université Grenoble Alpes, du CNRS, de l'USMB, de l'IRD et de l'Université Gustave Eiffel, située au 1381 rue de la Piscine 38400 Saint-Martin d'Hères et sur le Campus Scientifique du Bourget du Lac. Il fait partie de l'Observatoire des Sciences de l'Univers de Grenoble (OSUG) et du centre de recherche PAGE de l'Université Grenoble Alpes (UGA). Son effectif est d'environ 300 personnes pour un budget annuel moyen de 7 millions d'Euros. Il est organisé autour de 9 équipes de recherche et de services, l'objectif scientifique étant l'étude physique et chimique de la planète Terre, en s'intéressant particulièrement aux couplages entre observations d'objets naturels, expérimentation et modélisation. processus complexes associés. ISTerre effectue également des missions d'observation de la Terre solide, héberge et entretient des parcs nationaux d'instruments géophysiques, ainsi qu'un centre de données.
Contraintes et risques /
Informations complémentaires
Contrat de 12 mois renouvelable 1 fois.
Expérience souhaitée : thèse de doctorat ou post-doc en sismologie, imagerie sismique, traitement de réseaux et/ou traitement de données massives. Techniques d'imagerie et d'inversion.
Envoyez un CV et une lettre de motivation indiquant vos points d'intérêts et votre valeur ajoutée personnelle et vos perspectives de recherche/carrière.
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