Socio-histoire d’une station française d’écologie marine. le cas du criobe en polynésie française (h/f)

Informations générales

Intitulé de l'offre : Socio-histoire d’une station française d’écologie marine. Le cas du CRIOBE en Polynésie française (H/F)
Référence : UMR7227-BANDAS-011
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : AUBERVILLIERS
Date de publication : mercredi 17 septembre 2025
Type de contrat : Chercheur en contrat CDD
Durée du contrat : 12 mois
Date d'embauche prévue : 1 novembre 2025
Quotité de travail : Complet
Rémunération : 3081 à 4291 euros bruts selon expérience du ou de la
Niveau d'études souhaité : Doctorat
Expérience souhaitée : 1 à 4 années
Section(s) CN : 01 - Interactions, particules, noyaux du laboratoire au cosmos

Missions

- réalisation d’une enquête empirique de socio-histoire par entretien, observation et archives à Paris, Perpignan et Moorea.
- réalisation d’un état de l’art synthétique de la littérature sur les stations de biologie marine et sur les lieux de sciences en Polynésie française ;
- participation à l’animation du projet ANR SciOUTPOST ;
- rédaction d’un rapport et rédaction ou corédaction de deux articles proposant une analyse des matériaux collectés durant le travail d’enquête, en discussion avec la littérature sur les thématiques du projet SciOUTPOST.

Activités

Dans ce cadre collectif, le ou la aura pour objectif de réaliser une enquête sur la socio-histoire de la station d’écologie marine CRIOBE située à Moorea en Polynésie française qui aura 55 ans en 2026.
« Créé en 1971, le CRIOBE est le plus éminent laboratoire français pour l’étude des écosystèmes coralliens. Regroupant près de 90 personnes, chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels administratifs et techniques, issues du CNRS, de l’École Pratiques des Hautes Études et de l’Université de Perpignan. Cette unité de recherche et de services apporte une meilleure lisibilité aux recherches françaises sur les récifs coralliens en lien avec les problématiques environnementales.
Ses activités s’exercent à travers de multiples disciplines : l’écologie, la génétique, la chimie sur deux sites géographiques principaux, le campus de l’Université de Perpignan (France métropolitaine), et la station de terrain sur l’île de Moorea (Polynésie française). » (source : https:///a-propos-du-criobe/)
Cette Socio-histoire documentera la séquence de création et le choix du lieu de Moorea et de la baie d’Opunohu, puis les différentes séquences suivantes de cette institutionnalisation entre pratiques circulatoires et ancrage territorial, en prêtant une attention particulière aux cinq dimensions définissant les avant-postes de la science. L’analyse devra donc viser plus spécifiquement certains phénomènes, en lien avec les thématiques centrales du projet SciOUTPOSTS, comme la discussion au sujet de « l’isolement » de cette station et des pratiques scientifiques qui s’y déroulent (dans quelle mesure le monde de la station est une île dans l’île), ou la discussion sur l’empreinte territoriale de la station (le lieu scientifique se résume-t-il aux bâtiments autour du laboratoire ou faut-il prendre en compte les multiples stations ou encore la barge-labo).
Un autre enjeu important sera aussi de mieux caractériser comment le CRIOBE (unité d’appuis à la recherche UAR3278) est géré à distance par 3 institutions françaises ; mais aussi comment il s’est intégré dans ce que les politiques de recherche désignent par l’expression « grande infrastructure de recherche » à travers le réseau de stations d’écologies expérimentales RéNSEE du CNRS-INEE et d’autres infrastructures scientifiques. Cette Socio-histoire du CRIOBE devra donc également être intégrée au sein de l’étude du redéploiement du CNRS dans les outre-mers français depuis vingt ans. La recherche devra explorer la tension entre cette intégration au sein de catégories génériques des politiques de recherche françaises et les particularités de son fonctionnement dans un territoire périphérique comme Moorea.
Enfin, il sera demandé au de proposer une comparaison entre les modes de gestion et d’ancrage territorial du CRIOBE et de la « Gump station » géré par l’Université de Californie et située également à Moorea, afin de contribuer à l’axe du projet sur la comparaison des avant-postes de la science français et états-uniens.

Compétences

-Niveau Doctorat (bac+8) : il vous est proposé un an de contrat post-doctoral pour en sociologie. Une bonne maitrise à la fois des études sociales des sciences et de la sociologie de l’environnement sera particulièrement appréciée. La maitrise de l’anglais est nécessaire.
- Discipline de la thèse : Sociologie des sciences (Sociologie de l’environnement, Sociologie politique, Sociologie des organisations).

Contexte de travail

Ce Post-doc s’inscrit dans le projet SciOUTPOSTS (https:///), financé par l’ANR (2023-2027) et coordonné par David Dumoulin Kervran. SciOUTPOSTS réunit des sociologues des sciences et du travail pour mettre à l’épreuve d’enquêtes empiriques la notion d’« avant-poste de la science», comme moyen de caractériser des sites de production scientifique typiques de l'expansionnisme impérial qui ne correspondent ni au modèle du laboratoire, ni à celui du terrain ou de l’expédition. Les enquêtes de chacun des 11 ainsi réunies permettent d’élaborer une comparaison inédite entre les stations de biologie tropicale et de biologie marine, les observatoires volcanologiques, les observatoires astronomiques, les stations météorologiques, les bases arctiques et antarctiques, mais aussi certains lieux scientifiques plus liminaires, comme les « maisons de fouille » en archéologie ou les projets de bases scientifiques dans l’espace.
Cette recherche collective comparative, centrée sur les outre-mer français permet d’explorer cinq dimensions de ces lieux d’activité : leur matérialité (les avant-postes sont dotés de bâtiments conçus pour une occupation continue à des fins scientifiques) ; leur géographie (ils sont situés sur des territoires éloignés des métropoles et relativement difficiles d'accès) ; leur politique (l’installation de ces bases répond à des objectifs scientifiques, mais s’inscrit aussi dans un cadre politique plus général, orientant notamment les liens des scientifiques avec les sociétés locales) ; leur sociabilité (ces sites induisent une vie collective particulière, marquée par l’entrecroisement des espaces privés et professionnels) ; leur épistémologie (les pratiques scientifiques ancrées dans la spécificité territoriale des avant-postes sont pensées pour la production d’un savoir universel).